L’augmentation récente de diagnostic d’autisme suggère l’implication de facteurs environnementaux dans l’apparition de ce trouble du développement, nonobstant des facteurs de risque génétiques. Les enfants autistes présentent des signes de stress oxydatif et de méthylation altérée, ce qui pourrait refléter les effets d’une exposition toxique sur diverses voies métaboliques.
Note : les lignes qui précèdent sont largement inspirées de Deth R, Muratore C, Benzecry J, Power-Charnitsky VA, Waly M: How environmental and genetic factors combine to cause autism: a redox/methylation hypothesis. Neurotoxicology. 2008, 29: 190-201. 10.1016/j.neuro.2007.09.010
Les facteurs environnementaux sont probablement nombreux et potentiellement combinables. Suite à un colloque intitulé « Explorer les Causes Environnementales de l’Autisme et de troubles de l’apprentissage » et organisé avec le soutien du National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS) et de l’association Autism Speaks, le Mount Sinai Children’s Environmental Health Center a compilé dès 2011 une liste de 10 composés chimiques suspectés de toxicité neurodéveloppementale :
- Plomb (Jusko et al. 2008)
- Méthylmercure (Oken et al. 2008)
- Biphényles polychlorés (Winneke 2011)
- Pesticides organophosphorés (Eskenazi et al. 2007; London et al. 2012)
- Pesticides organochlorés (Eskenazi et al. 2008)
- Perturbateurs endocriniens (Braun et al. 2011; Miodovnik et al. 2011)
- Echappements automobiles (Volk et al. 2011)
- Hydrocarbures aromatiques polycycliques (Perera et al. 2009)
- Retardateurs de flamme bromés (Herbstman et al. 2010)
- Composés perfluorés (Stein and Savitz 2011).
Pour les familles
Des risques toxicologiques ne peuvent pas toujours être identifiés dans l’histoire de la personne autiste. Les pistes de traitement sont encore au stade de la recherche mais progressent rapidement.
Cette liste n’avait pas vocation à l’exhaustivité. Elle est appelée à s’étendre au fur et à mesure des progrès de la recherche. En termes de prévention d’une part, et si possible de traitement d’autre part, l’évolution des connaissance doit viser à terme à identifier les principaux risques environnementaux présentant un potentiel élevé de résultats exploitables.
Note : les lignes qui précèdent sont largement inspirées de : Landrigan PJ, Lambertini L, Birnbaum LS: A research strategy to discover the environmental causes of autism and neurodevelopmental disabilities. Environ Health Perspect. 2012, 120: 258-260. 10.1289/ehp.1104285.
Pour finir, l’importante revue de cohorte effectuée en 2024 par Ahrens et al. met en évidence des corrélations significatives entre infections au cours des premiers âges de la vie et les troubles du neurodéveloppement. Ces corrélations permettent d’élargir aux accidents immunitaires les facteurs déclencheurs des troubles neurodéveloppementaux.
Référence : Ahrens et al., Infant microbes and metabolites point to childhood neurodevelopmental disorders, 2024, Cell 187, 1853–1873 April 11, 2024 Published by Elsevier