Inflammation chronique et troubles du spectre autistique

Depuis plus de 10 ans, des rapports accordent une place centrale aux facteurs environnementaux dans l’étiologie des troubles du spectre autistique. La plupart des facteurs périnataux proposés semblent converger vers l’activation du système immunitaire (Depino, 2013)

Ceci est cohérent avec une réponse inflammatoire à une exposition à des agents toxiques.

De plus, des cytokines plasmatiques élevées dans les troubles du spectre autistique sont le signe d’un dysfonctionnement immunitaire. Leur niveau est corrélé à une altération des comportements (Ashwood 2011, etc.).

Nonobstant son objet spécifique, l’étude suivante présente une bibliographie très complète sur l’inflammation chronique dans les troubles du spectre autistique :

Carbone, Manduca, Cacchione, Vicari, Trezza. Healing autism spectrum disorder with cannabinoids: a neuroinflammatory story. Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 2021, Vol. 121, 128-143,

Pour les familles
Certains chercheurs parlent « d’immuno-psychiatrie pour décrire les troubles du spectre autistique et certaines autres affections psychiatriques. Les pistes thérapeutiques correspondantes doivent néanmoins encore être confirmées.

Hypothèse auto-immune

Plusieurs études suggèrent que l’exposition à des métabolites bactériens (borrelia, chlamydia, mycoplasme), à des peptides alimentaires (dérivés de la gliadine ou de caséines) et à diverses toxines (méthylmercure, etc.) entraîne une réaction auto-immune chez les enfants autistes. Cependant, ces études n’ont jusqu’à présent pas été étayées par des recherches supplémentaires suffisantes.

Pour référence :

Vojdani et al. Infections, Toxic Chemicals and Dietary Peptides Binding to Lymphocyte Receptors and Tissue Enzymes are Major Instigators of Autoimmunity in Autism. International Journal of Immunopathology and Pharmacology. September 2003:189-199

Les infections comme facteur déclenchant possible ou comme facteur aggravant ?

Des anomalies du système immunitaire ont été largement rapportées chez les enfants autistes, ce qui pourrait augmenter le risque d’infections infantiles (Sabourin, 2019). De nombreux patients autistes ont des infections bactériennes, virales et fongiques qui peuvent avoir un impact sur leur santé et leur comportement. La présence d’une ou plusieurs infections peut prédisposer les patients autistes à d’autres infections. Certaines études soutiennent que de telles infections (mère enceinte ou nourrisson) peuvent déclencher des troubles du spectre autistique (Zerbo 2015, Patterson 2011). D’autres études suggèrent que les infections chroniques peuvent aggraver les symptômes de l’autisme. Bien qu’elles ne soient toujours pas concluantes, les études antérieures présentent un intérêt considérable et justifient des recherches plus approfondies dans le domaine des infections chroniques.

Pour référence :

Nicolson et al, Evidence for Mycoplasma ssp., Chlamydia pneunomiae, and human herpes virus-6 coinfections in the blood of patients with autistic spectrum disorders, 2007, Journal of Neuroscience Research, Vol. 85, Issue 5, 1143-1148